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Catégorie : Humour

Humour versus fanatisme

Qui donc pourrait s’aviser de dégommer l’humour à la kalachnikov ? De le museler en assassinant des humoristes ? Le fanatique croit l’opération possible. L’être humain lambda est sûr du contraire.  C’est qu’il existe un antagonisme radical entre l’humour et le fanatisme, dû à la nature même de l’un et l’autre. Du premier, le dictionnaire doit bien fournir une définition : « forme d’esprit qui présente la réalité de manière à en dégager les aspects plaisants et insolites ». Mais…

Mettre les mots en vacances

 Dans notre monde, infiniment plus que par le passé, les mots sont au travail. Dirons-nous qu’ils prolifèrent ? Ce n’est pas le mot. Le terme n’est pas assez fort. On est à court de mots quand on essaie d’évaluer combien de mots sont produits en un seul instant grâce aux nouveaux standards de la « com ». Plutôt que de la « communication ». Car, remarquons-le, pour intensifier la multiplication, il est tout à fait logique et indiqué de réduire…

Parler, écrire, mais sur des oeufs

Qui veut s’exprimer aujourd’hui ne peut plus s’y risquer qu’en marchant sur des œufs. C’est un comble et un paradoxe. Alors que les moyens techniques de communiquer se sont développés de manière exponentielle, le champ du dicible paraît s’être rétréci à l’extrême. Tweeter, se répandre sur Facebook, mais aussi une simple interview ou déclaration menacent une carrière ou une réputation d’être étouffées dans l’œuf. De plus en plus de gens ont un œuf à peler…

La bête politique

L’homme est un animal politique, dixit Aristote. « L’homme politique est un animal », pourrions-nous pasticher, à la lecture des comportements politiques que nous offre l’actualité des crises et des campagnes. D’abord parce que, en bien des circonstances, la raison, qu’on attendrait maîtresse, cède le pas à des instincts en apparence plus primaires ; ensuite parce que le rapport au monde animal illustre à merveille les postures habituelles des politiques et leurs dérives. Risquons quelques portraits animaliers qui…

Qui spécule ose…

Les spéculateurs dans le collimateur ! La banqueroute générale d’octobre 2008 a mis au jour l’impact désastreux de leur action, tant au niveau planétaire que, par contrecoup, auprès de chaque individu. Même si ces « requins de la finance » n’ont jamais eu bonne presse, ils en sont devenus odieux aux yeux de (presque) tous. Quel crédit et quelle sympathie capitaliserait, aujourd’hui, celui qui reconnaîtrait qu’il s’adonne à cette exécrable activité ? Compréhensible en ces circonstances, pareil discrédit risque…

La dignité des indignés : mettre la main à la pâte

« Qui a faim rêve de pain. » De quoi rêveront celle et celui qui ont faim de démocratie ? Et comment diront-ils leur rêve ? Car la vraie démocratie n’est-elle pas comme un pain quotidien, qui moisit ou rancit dans l’oligarchie ?  Les années 2010 et 2011 nous le font redécouvrir avec une particulière acuité. Car la jeunesse – mais elle n’est pas la seule – s’indigne. Un jeune Tunisien, d’abord, refuse l’asservissement en se donnant la mort ; puis…

Candida charta : le latin, qui l’a teint, l’atteindra-t-il ?

Quid novi sub sole ? « Quoi de nouveau sous le soleil » de la politique belge, qui aurait grand besoin de nouveauté ? Le retour du latin quasi comme langue véhiculaire. Le président de la N.-V. A., parti nationaliste flamand, Bart De Wever, a sanctionné la victoire de son camp aux élections d’un Nil volentibus arduum, « Rien de difficile pour ceux qui veulent ».  Et si l’ingéniosité dont ce licencié en histoire fait preuve dans cet acrostiche en n-v-a visait…

L’époque écope de l’apocope

L’apocope ? Qu’est-ce que c’est ? C’est un fait de langage extrêmement courant : nous pratiquons l’apocope tous les jours, et même des dizaines de fois par jour, sans peut-être en connaître le nom. Car qu’allons-nous plutôt dire ? Que nous prenons l’auto pour aller au cinéma – ou au ciné –, ou que nous prenons l’automobile pour aller au cinématographe ? « Retranchement, amputation », d’après son étymologie grecque, l’apocope abrège les mots en escamotant leur finale, au contraire de l’aphérèse,…

Étriqué !

La vraie politique est grande. Haute. Puissante. Quand Aristote qualifie l’homme d’« animal politique », entendons la formule comme un compliment, un constat en quelque sorte émerveillé : seul l’homme est capable de prendre en charge et d’organiser une communauté de valeurs, où s’installe un consensus sur ce qui est bien et mal, beau et laid, juste et injuste. Dans cette optique, le vêtement, l’uniforme qu’endosse l’homme politique apparaît large, très large ; pour le remplir, il faudrait de…

Paradis d’un enseignant retraité

À quelques jours d’une retraite – méritée ou non –, j’ai eu la surprise de recevoir la lettre suivante que je vous communique telle quelle. Veuillez me pardonner le caractère anecdotique de l’« événement », mais il advient quelquefois qu’une anecdote fasse école. Dès lors… Paradis, le 23 juin 2010 Cher Monsieur Druet, Vous allez sans doute être surpris de cette lettre. Chaque année, un peu avant le 6 décembre, c’est vous qui m’écrivez pour me demander…