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À travers les siècles, bien des noms propres de personnages réels ou de fiction ont produit des adjectifs dérivés. Les plus nombreux d’entre eux se terminent par le suffixe « -ien » – racinien –, mais certains préfèrent se décliner en « -ique » – machiavélique – ou en « -esque » – moliéresque. Parmi nos contemporains, un être d’exception, le dénommé Donald Trump, soucieux d’être au centre de tout, des photos de groupes, de l’attention médiatique et de sa propre…
Le Pacte d’excellence en a surpris plus d’un en plaçant le latin parmi les matières du tronc commun et donc pratiquées par tous jusqu’à la troisième année des humanités. Il n’a bien sûr pas surpris les convaincus, dont je suis : le latin a assez fait ses preuves, depuis deux millénaires, qu’il est à même de former et de structurer des intelligences capables de s’adapter à tous les types de raisonnements, y compris scientifiques. Une question…
Excellence. En Communauté française, le mot est dans toutes les bouches. Il le doit au Pacte pour un enseignement d’excellence, abrégé en Pacte d’excellence. Ne voilà-t-il pas une étiquette bien choisie ? Recherchée avec empressement dans tous les domaines, l’excellence surgit ici comme un remède miracle dans un secteur dont les vingt dernières années ont souligné les insuffisances plus que les réussites. Prenons les concepteurs du Pacte au mot. Voyons ce qu’il faut entendre par excellence…
En 1996, une Ministre de l’Éducation de la Communauté française promettait sans rire : « Tous bilingues en l’an 2000 ! » Faut-il dire que l’opération s’est limitée à l’effet d’annonce et que les moyens exigés par ce tour de force n’ont jamais été mis en œuvre ? Presque vingt ans plus tard, à supposer que la maîtrise du néerlandais ait progressé chez certains jeunes, on reste à mille lieues de l’objectif claironné. C’est attristant. Comme consolation, je voudrais évoquer…
Il est devenu plutôt banal d’épingler la déglingue du politique, du système comme des acteurs. Le sujet est sérieux, mais un rien d’humour, en décrispant, ne peut pas nuire et pourrait même rendre l’analyse fructueuse. En terre démocratique, existe-t-il une condition sine qua non pour que le régime porte ses fruits ? Un élément incontournable ? Ce pourrait être le trait d’union – ou de désunion – entre le citoyen et le politique. Ce lien s’avère à la…
Récemment, le citoyen a pu entendre traiter avec mépris la contestation sociale de « grève (purement) politique ». Ce verdict singulier tombait de la bouche de femmes et d’hommes… politiques eux aussi. Pareille formule n’est pas vraiment un trait de génie. Le même adjectif – politique – qui dénigre disqualifie aussi le dénigreur – homme politique. Le serpent se mord la queue. Or, par les temps qui courent, le politique ferait mieux de se valoriser que de…
Qui veut s’exprimer aujourd’hui ne peut plus s’y risquer qu’en marchant sur des œufs. C’est un comble et un paradoxe. Alors que les moyens techniques de communiquer se sont développés de manière exponentielle, le champ du dicible paraît s’être rétréci à l’extrême. Tweeter, se répandre sur Facebook, mais aussi une simple interview ou déclaration menacent une carrière ou une réputation d’être étouffées dans l’œuf. De plus en plus de gens ont un œuf à peler…
La semaine de la langue française nous offre chaque année l’occasion de prendre langue avec nos racines, à travers la langue « de chez nous », notre langue maternelle. Elle mérite bien, la pauvre, que l’on soit en bons termes avec elle une fois par an, ballottée et malmenée qu’elle est trop souvent le reste du temps, pour diverses raisons. Tirons illico la langue à la discrimination politique dont le français est victime dans certaines communes bruxelloises…
L’apocope ? Qu’est-ce que c’est ? C’est un fait de langage extrêmement courant : nous pratiquons l’apocope tous les jours, et même des dizaines de fois par jour, sans peut-être en connaître le nom. Car qu’allons-nous plutôt dire ? Que nous prenons l’auto pour aller au cinéma – ou au ciné –, ou que nous prenons l’automobile pour aller au cinématographe ? « Retranchement, amputation », d’après son étymologie grecque, l’apocope abrège les mots en escamotant leur finale, au contraire de l’aphérèse,…
Faut-il en parler ? J’ai mauvaise conscience. Car je voudrais justement suggérer d’en parler moins. Depuis des mois, sinon des années, un flux médiatique nous bassine les oreilles avec les successeurs potentiels d’un digne archevêque de Malines, au demeurant sympathique et apprécié par beaucoup. Au lieu de sortir ce sauveur comme un lapin d’un chapeau, on a préféré, dans un premier temps, passer le troupeau des candidats en revue pour découvrir le mouton noir. Plus d’une…