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Depuis quelques années, l’expression « fake news » a proliféré dans l’espace public – en particulier dans les médias – avec la même combativité que l’anglais lui-même et son expansionnisme tentaculaire. Or, son apparition n’est pas toute récente. Selon Jayson Harsin, professeur à l’université américaine de Paris, le terme fake news aurait été utilisé pour la première fois en 1999, lors de l’émission de télévision satirique américaine The Daily Show. D’emblée les francophones qui continuent à parler…
Au rayon des mots nouveaux agréés par les dictionnaires, la pandémie a la partie belle : les apocopes corona et réa, coronapiste, « piste cyclable provisoire née du déconfinement pour favoriser la pratique du vélo en ville », arrivent en tête de liste. Pour contourner les obsessions du moment, oserais-je une autre proposition en vue du recensement de 2023 ? Je suis tenté par un verbe d’inspiration mythologique : « pygmalier ». Dans la mythologie grecque, Pygmalion, sculpteur chypriote descendant d’Athéna…
(version intégrale) Après des siècles de cohabitation, le moment est-il venu de placardiser les penseurs anciens ? Et avec eux le grec et le latin qui donnent accès à leur lecture dans le texte même ? L’éducation, qui se veut moderne et numérique, y gagnerait-elle ? Ou, au contraire, se saignerait-elle ipso facto – et à tort – d’une part importante de son humanisme, sinon de son humanité ? Fervent supporter de l’Antiquité grecque, je reste stupéfait de vérifier…
(version abrégée) Faut-il placardiser les penseurs anciens et, avec eux, le grec et le latin, accès directs à leur lecture ? Une éducation qui se veut moderne et numérique y gagnerait-elle ? Ou, au contraire, se saignerait-elle ipso facto d’une part notable de son humanisme, sinon de son humanité ? Ces échos intemporels, chaque époque les entend de sa propre oreille. À condition qu’une écoute attentive évite les simplismes. Un exemple type ? Épicure, associé sans nuances à la…
Une enquête récente pose la question : « Bye bye la démocratie ? » Elle débouche sur un constat : la confiance s’est érodée. Pour 60 % des sondés, les politiques ne sont plus à même de changer quoi que ce soit au quotidien. Un répondant sur trois – un sur deux dans la fourchette des 25-34 ans – juge que le pouvoir serait mieux exercé par un seul leader que par un régime parlementaire. Si la démocratie représentative semble en…
Fable prête-à-porter Ils ne s’étaient jamais causé,Tant ils préféraient s’ignorer.Que voulez-vous ? Chacun son monde.Faut-il toujours qu’on corresponde,Quand les profils sont différentsEt le profit peu alléchant ?D’un côté la cravate,Somme toute assez plate.De l’autre un bermuda,Au langage assez plat.Ouvrez la garde-robe.Que nul ne se dérobe.Il faut parfois vaincre l’instinctEt libérer le clandestinPour que deux êtres disparatesAu face-à-face s’acclimatent.Le bermuda d’abordSe pose en matador :« Comment, vieille chouette ?Vous battez en retraite ?La mode est plus relax.– Je vous en vois furax.…
Aux « petits malheurs ordinaires », les deux dernières années en ont ajouté d’autres, plus collectifs, plus spectaculaires et plus traumatisants. Une épidémie, qui, même si sa phase critique est – peut-être – derrière nous, est loin d’avoir cessé ses méfaits. Des inondations catastrophiques pour un grand nombre de nos concitoyens, et dont les effets se propageront à long terme. Si on ne retient que le pire. Et le constat, trop partiel, se limite à notre environnement…
Une épidémie en entraîne une autre. Ou elle aggrave une maladie déjà présente, qui va tabler sur les circonstances pour redoubler de virulence ou frapper de nouvelles victimes. Ainsi en est-il du « complotisme », mot dont la propagation n’est pas loin de concurrencer celle de « confinement ». Tentons de cerner l’attitude du complotiste intégral – dont il est heureusement probable qu’il n’existe pas sous cette forme absolue. Il refuse toute évidence. Chaque fait, même simple et banal,…
Existons-nous encore ? Question qui taraude certains. Les règles définies par le politique pour contrarier le covid sont ressenties par un grand nombre comme un carcan. Elles étouffent. Elles suppriment tant d’occasions de choisir et d’agir au gré de nos envies que nous pourrions être tentés de dire : « Ce n’est plus une vie. » Car le sentiment d’exister naît le plus souvent de l’exercice d’une liberté spontanée qui décide et s’engage. Notre existence se construit d’acte libre…
Par les temps qui courent, (presque) chacun a son mot à dire. Et le plus souvent, il le dit ou il l’écrit. Les canaux multipliés assurent une grande diversité des supports. Mais les fondamentaux demeurent : des lettres, des mots, des lignes, des pages, des papiers – même s’ils ne consomment pas de papier –, des articles… La filière est respectée sur toute la ligne. Encore faut-il que ces moyens servent un rédacteur qui ne se…