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Catégorie : Langues anciennes

L’Épicure de rappel

(version abrégée) Faut-il placardiser les penseurs anciens et, avec eux, le grec et le latin, accès directs à leur lecture ? Une éducation qui se veut moderne et numérique y gagnerait-elle ? Ou, au contraire, se saignerait-elle ipso facto d’une part notable de son humanisme, sinon de son humanité ? Ces échos intemporels, chaque époque les entend de sa propre oreille. À condition qu’une écoute attentive évite les simplismes. Un exemple type ? Épicure, associé sans nuances à la…

La prosopopée des réseaux soucieux

Avez-vous déjà recouru à la prosopopée ? Peut-être. Consciemment ou non. Car, comme Monsieur Jourdain, chez Molière, faisait de la prose sans le savoir, on peut faire des prosopopées à son insu. Il suffit de faire parler un être absent ou mort, un animal, voire une chose personnifiée. Une prosopopée a marqué l’histoire de la littérature. Socrate, dans sa prison, attend son exécution. Pour dissuader ses amis, parmi lesquels Criton, de le faire évader, il donne…

Sénèque prophétise la cohue d’Internet

De tout temps et jusqu’à nos jours, les rues ont connu la cohue. De la frénésie des soldes d’été ou d’hiver aux manifestations de soutien ou de protestation, du Tour de France à la Marche blanche, les afflux de personnes nous ont habitués à leur déploiement, à leur envahissement, voire à leurs déchaînements. Ces agitations restent à l’ordre du jour. Mais la bousculade le plus impressionnante n’est-elle pas aujourd’hui virtuelle ? Internet et surtout les réseaux…

Quand l’empereur Marc-Aurèle parle de l’après-Covid

« Des retraites, les gens s’en cherchent à la campagne et en bord de mer et en montagne. Mais toi aussi, tu as l’habitude de tels désirs passionnés. Or tout cela est un comble d’insignifiance, alors qu’il t’est permis, à l’heure que tu veux, de faire retraite en toi-même. C’est que nulle part l’homme ne trouve de refuge plus tranquille ni plus désencombré que dans son âme à lui, surtout celui qui détient en son for…

Excellence, ne tronquez pas le latin, s.v.p.

Le Pacte d’excellence en a surpris plus d’un en plaçant le latin parmi les matières du tronc commun et donc pratiquées par tous jusqu’à la troisième année des humanités. Il n’a bien sûr pas surpris les convaincus, dont je suis : le latin a assez fait ses preuves, depuis deux millénaires, qu’il est à même de former et de structurer des intelligences capables de s’adapter à tous les types de raisonnements, y compris scientifiques. Une question…

Tous bilingues depuis toujours

En 1996, une Ministre de l’Éducation de la Communauté française promettait sans rire : « Tous bilingues en l’an 2000 ! » Faut-il dire que l’opération s’est limitée à l’effet d’annonce et que les moyens exigés par ce tour de force n’ont jamais été mis en œuvre ? Presque vingt ans plus tard, à supposer que la maîtrise du néerlandais ait progressé chez certains jeunes, on reste à mille lieues de l’objectif claironné. C’est attristant. Comme consolation, je voudrais évoquer…

Candida charta : le latin, qui l’a teint, l’atteindra-t-il ?

Quid novi sub sole ? « Quoi de nouveau sous le soleil » de la politique belge, qui aurait grand besoin de nouveauté ? Le retour du latin quasi comme langue véhiculaire. Le président de la N.-V. A., parti nationaliste flamand, Bart De Wever, a sanctionné la victoire de son camp aux élections d’un Nil volentibus arduum, « Rien de difficile pour ceux qui veulent ».  Et si l’ingéniosité dont ce licencié en histoire fait preuve dans cet acrostiche en n-v-a visait…

La boulimie des « sarkophages »

Lorsqu’Ulysse débarqua sur l’île des Lotophages, il découvrit un peuple étrange, nourri des fruits du lotus, dont la propriété est de faire perdre la mémoire. Quelques-uns des marins goûtèrent à ce fruit, et bientôt furent envahis par un seul désir : demeurer sur cette île, plongés dans les délices de l’oubli.  Ce qu’Ulysse ignorait forcément, en ces temps reculés, c’est que le vingt et unième siècle, d’une manière assez inexplicable, peut-être liée à d’obscures manipulations génétiques,…

La bévue pédagogique du millénaire

À la suite d’autres pays européens de culture gréco-latine, la Communauté française de Belgique va-t-elle commettre, dans l’enseignement fondamental et général, une erreur qui ferait tache et qui ferait date ? Je voudrais attirer l’attention de tout un chacun sur ce risque : l’élimination du latin et du grec de la formation de base des jeunes. Nous agirions ainsi, alors que la France, par exemple, nous a devancés dans cette dérive et tente de faire aujourd’hui marche…